Abandon de l’action en justice contre Coinbase
Cette semaine, la Commission des valeurs mobilières de l’Alabama a décidé d’abandonner son action en justice contre l’échange de cryptomonnaies Coinbase concernant son programme de staking. Ce choix peut être interprété comme un signe que les régulateurs assouplissent leurs exigences vis-à-vis des entreprises d’actifs numériques, alors que le gouvernement fédéral adopte une posture plus favorable aux cryptomonnaies sous l’administration de Donald Trump.
Engagement et stratégie des régulateurs
La commissaire Amanda Senn a déclaré à Decrypt que le régulateur reste engagé à promouvoir “la stabilité et l’intégrité du marché” et qu’il n’hésitera pas à agir contre Coinbase ou d’autres entreprises si nécessaire.
“Nous avons simplement reconnu que nous pourrions atteindre nos objectifs sans les délais et les coûts d’un procès,”
a-t-elle expliqué.
Contexte des actions des États
L’Alabama fait partie des dix États qui s’étaient unis en juin 2023 pour lancer une série d’actions de répression contre Coinbase, accusant l’échange de cryptomonnaies de ne pas avoir enregistré correctement ses services de staking conformément aux lois sur les valeurs mobilières. Cependant, à mesure que les décideurs et les régulateurs fédéraux révisent leur approche, cinq États—l’Illinois, le Kentucky, la Caroline du Sud, le Vermont et l’Alabama—ont abandonné leurs actions contre Coinbase au cours des dernières semaines.
Déclarations des parties impliquées
“Nous sommes à un tournant : l’Alabama vient d’abandonner son action contre Coinbase,” a déclaré mercredi Paul Grewal, l’avocat principal de l’entreprise, via les réseaux sociaux.
Cependant, Senn a affirmé à Decrypt qu’elle et ses collègues “ne considèrent pas les litiges comme une perte de temps.” Elle a précisé que la décision d’abandonner l’action contre Coinbase “ne signifie pas que nous n’allons pas agir si un cadre réglementaire approprié pour l’industrie des cryptomonnaies n’est pas établi aux États-Unis.”
Vers un cadre réglementaire
L’Alabama a annulé son action en justice contre Coinbase afin de “laisser le temps” aux décideurs politiques de développer un cadre législatif pour l’industrie des cryptomonnaies. “À tous égards, un cadre réglementaire semble imminent ; il était donc logique de suspendre notre posture de litige et de permettre aux décideurs politiques de poursuivre leur bon travail,” a-t-elle précisé.
Les experts s’attendent à ce qu’un projet de loi sur la structure de marché soit voté dans la seconde moitié de cette année, bien que des tensions subsistent concernant son contenu. Senn a également mentionné que les législateurs et les régulateurs fédéraux organisent plusieurs audiens et tables rondes bimestrielles pour discuter des efforts législatifs et réglementaires axés sur les cryptomonnaies.
Conclusions sur l’action de l’Alabama
Lorsqu’on lui a demandé pourquoi l’Alabama avait opté pour un ordre de justification au lieu d’un ordre de cessation immédiate, Senn a répondu :
“Je considère [Coinbase] comme faisant partie du secteur financier—il y a un flux de capitaux, mais j’apprécie que ce soit une nouvelle technologie, avec un processus de transmission différent et un modèle commercial plutôt unique.”
Il est essentiel de noter que le choix de l’Alabama d’abandonner son action contre Coinbase ne signifie pas que l’agence hésitera à s’en prendre aux entreprises enfreignant la législation ou menaçant les consommateurs. Les régulateurs de l’État de l’Alabama poursuivent leur lutte contre la fraude et la protection des consommateurs, un engagement rappelé par Senn à travers l’exemple de l’infâme échange de Bitcoin Mt. Gox, piraté et fermé en 2014, entraînant d’importantes pertes pour ses utilisateurs.
“Mt. Gox reste gravé dans nos mémoires,”
a-t-elle résumé.