Préoccupations de la Cour Suprême de l’Inde sur le Trading de Bitcoin
La Cour Suprême de l’Inde a exprimé des préoccupations concernant le trading non réglementé de Bitcoin, qu’elle a comparé à une forme raffinée de Hawala lors d’une récente audience de mise en liberté dans une affaire liée aux cryptomonnaies. Selon les médias locaux, cette remarque a été faite alors que la cour interrogeait l’absence d’un cadre réglementaire clair pour les monnaies virtuelles dans le pays.
Interrogation sur l’Absence de Règles
La formation, composée des juges Surya Kant et N Kotiswar Singh, a souligné que l’absence de règles formelles concernant les actifs cryptographiques crée de l’incertitude et expose à un potentiel abus. Ces observations ont été formulées lors de l’examen de la demande de mise en liberté de Shailesh Babulal Bhatt, détenu depuis août 2023 pour avoir prétendument participé à des échanges illégaux de Bitcoin.
L’avocat de Bhatt, Mukul Rohatgi, a soutenu que le trading de Bitcoin n’est pas illégal en Inde, notamment après le jugement de la cour suprême en 2020 qui a annulé l’interdiction de la Banque de Réserve de l’Inde concernant les services bancaires pour les plateformes cryptographiques.
Comparaison avec le Hawala
Le juge Surya Kant a admis que sa compréhension du Bitcoin est limitée, mais a noté qu’en l’absence de réglementation, le trading de Bitcoin ressemble intimement à « une forme raffinée de Hawala ». Pour ceux qui ne le savent pas, le Hawala est un système informel de transfert d’argent, souvent illégal, qui opère en dehors des canaux bancaires traditionnels.
Historique et Avancées Récentes
La cour a également indiqué que ce n’était pas la première fois que cette question était soulevée. En effet, dans une affaire similaire il y a deux ans, elle avait demandé au gouvernement central de clarifier sa politique sur les monnaies virtuelles. L’affaire remonte à février 2022, lorsque la Cour Suprême a examiné une pétition visant à annuler plusieurs FIR déposées contre une personne accusée d’avoir trompé des investisseurs à travers un système Bitcoin.
Cependant, le juge Kant a signalé qu’il n’y avait eu aucun progrès depuis, laissant le système judiciaire dans une position délicate face à de telles affaires.
Avancées Vers la Réglementation
Malgré cette incertitude persistante, l’Inde a entrepris certaines démarches vers la supervision des actifs numériques. En 2022, un régime fiscal a été introduit, imposant un impôt de 30 % sur les gains en cryptomonnaies et un impôt de 1 % à la source sur toutes les transactions dépassant un certain seuil. De plus, depuis mars 2023, les transactions d’actifs virtuels sont soumises à la Loi sur la Prévention du Blanchiment d’Argent.
Plusieurs plateformes, dont Binance, KuCoin et Coinbase, se sont enregistrées auprès de l’Unité de Renseignements Financiers de l’Inde pour se conformer aux règles locales. Toutefois, un cadre réglementaire plus général fait encore défaut.
Dans une réponse en décembre 2024 au Parlement, le gouvernement a indiqué qu’il n’y avait actuellement « aucun calendrier fixe » pour l’introduction de règles complètes sur les actifs virtuels.
Réévaluation de la Politique Indienne
Comme mentionné précédemment sur crypto.news, Ajay Seth, secrétaire du Département des affaires économiques, a évoqué le retard concernant la publication d’un document de discussion sur les cryptomonnaies, prévu à l’origine pour septembre 2024, lors d’une récente table ronde.
Avec de grandes économies, comme les États-Unis, en train de réévaluer leur position sur les cryptomonnaies suite aux changements de politique sous la présidence de Trump, Seth a déclaré que l’Inde devait également réévaluer son approche.
« Nous étions prêts avec un document de discussion, mais nous devons maintenant le recalibrer à cause de ces évolutions, » a-t-il déclaré.