Introduction
TL;DR
- Depuis 2022, certains fournisseurs de plans de retraite aux États-Unis ont autorisé l’intégration du Bitcoin dans les comptes 401(k), bien que cela soit soumis à des conditions strictes et sans approbation officielle.
- Les rendements historiques et les avantages fiscaux du Bitcoin sont séduisants, mais sa volatilité extrême en fait un investissement très risqué.
- Des frais élevés, l’incertitude réglementaire et des limites d’allocation diminuent son attrait par rapport aux fonds indiciels traditionnels.
État actuel des investissements en Bitcoin dans les 401(k)
Depuis 2022, quelques administrateurs de plans de retraite aux États-Unis ont commencé à permettre l’inclusion de cryptomonnaies dans les comptes 401(k), bien que cela se fasse dans un cadre très contraint. Fidelity est la seule grande entreprise à offrir des services d’investissement directs en Bitcoin, tandis que ForUsAll propose cette option aux petites entreprises et aux startups via des comptes de courtage spéciaux. Malgré cela, le Département du Travail adopte une position prudente en ne recommandant pas ces investissements et en mettant en garde contre les risques qu’ils comportent.
La principale raison de cette précaution est la nature spéculative et la forte volatilité du Bitcoin. Contrairement aux fonds indiciels ou aux obligations, son prix peut connaître des fluctuations brusques sur de très courtes périodes. Cette instabilité expose les plans de retraite à un risque difficile à justifier d’un point de vue fiduciaire, où la priorité est la préservation du capital et la garantie de rendements prévisibles.
Bitcoin : rendements solides et avantages fiscaux
L’intérêt croissant pour l’ajout de Bitcoin aux portefeuilles de retraite s’explique en partie par ses performances historiques exceptionnelles. En 2017, son prix a grimpé de 1 567 %, surpassant largement le gain de 15,39 % du S&P 500 cette même année. Bien que ces rendements ne soient pas constants, ils continuent d’attirer les investisseurs désireux de diversifier leur capital en dehors des actifs traditionnels.
Un autre avantage clé réside dans la structure fiscale des Roth 401(k). Ce format permet de réaliser des contributions après impôt, avec des retraits exonérés d’impôt à la retraite. Si le Bitcoin (BTC) parvient à connaître de nouveaux cycles haussiers dans les années à venir, les plus-values réalisées dans ces comptes seraient exonérées d’impôt, ce qui est difficile à obtenir avec d’autres investissements offrant un meilleur rendement.
Risques associés à l’intégration du Bitcoin
Le plus grand défi à surmonter pour intégrer le Bitcoin dans les plans de retraite réside dans sa volatilité. Lors du dernier marché baissier, son prix a chuté de plus de 60 % en moins d’un an. Des mouvements quotidiens allant de 10 % à 20 % ne sont pas rares, et cela représente une menace considérable pour des portefeuilles conçus pour protéger le capital sur le long terme.
Les obstacles réglementaires exacerbent également cette situation. Bien que le Bitcoin soit actuellement autorisé dans certains 401(k), il n’y a aucune garantie que cela demeure valide. Des changements dans la réglementation fédérale ou de nouvelles restrictions au niveau des États pourraient modifier les conditions de ces investissements ou même les interdire complètement.
Les risques techniques jouent également un rôle non négligeable. L’envoi de fonds à une mauvaise adresse ou la perte d’une clé privée peut entraîner une perte totale et irréversible des fonds. Bien que les dépositaires des 401(k) gèrent généralement ces opérations, le risque opérationnel demeure plus élevé que pour les fonds traditionnels.
Coûts et limitations des investissements en Bitcoin
Les produits offrant une exposition au Bitcoin dans les 401(k) sont accompagnés de frais élevés. Le Bitcoin Investment Trust (GBTC), l’un des véhicules les plus utilisés, facture des frais annuels de 2,0 %, tandis qu’un fonds indiciel S&P 500 a des frais moyens d’environ 0,14 %. Cet écart affecte directement les rendements nets sur le long terme et constitue un facteur crucial à prendre en considération.
Dans la plupart des cas, seule une portion limitée d’un portefeuille peut être allouée aux cryptomonnaies, ce qui réduit à la fois les gains potentiels et les pertes. Fidelity, par exemple, limite les allocations en Bitcoin à 20 % du solde du compte.
Conclusion
Aujourd’hui, l’ajout de Bitcoin à un plan 401(k) est une option légale mais limitée, comportant des coûts et des risques élevés qui peuvent surpasser ceux des instruments traditionnels. Bien que des avantages potentiels existent, notamment en matière de fiscalité et de diversification, ils sont exposés à une volatilité que la plupart des portefeuilles de retraite ne sont pas conçus pour gérer.
Pour des profils d’investisseurs très agressifs ou des jeunes avec une longue horizon d’investissement, cela pourrait représenter un pari complémentaire. Cependant, pour la majorité des plans axés sur la stabilité et la protection du capital, les risques associés l’emportent encore sur l’attrait des gains potentiels.
