Procès pour Fraude en Crypto-Monnaie
Un procès pour fraude en crypto-monnaie s’élevant à 750 000 $ vient de rencontrer un obstacle majeur, la cour ayant statué que Santander n’avait aucune obligation légale d’interrompre les transactions autorisées, malgré les allégations de fraude. La Cour d’appel du Massachusetts, dans une décision non publiée, a confirmé le 18 avril dernier le rejet du procès intenté par Lourenco Garcia contre Santander Bank, N.A., invalidant ainsi sa tentative de récupérer plus de 750 000 $ perdus dans une escroquerie liée aux crypto-monnaies.
La cour a maintenu un jugement du tribunal supérieur daté de novembre 2023, estimant que la plainte modifiée de Garcia ne présentait pas de demande légale valable selon la règle de procédure civile du Massachusetts 12(b)(6). Garcia cherchait à tenir Santander responsable d’un prétendu manquement à son obligation d’intervenir lorsqu’il a autorisé une série de transactions financières d’un montant conséquent, qui étaient par la suite liées à une plateforme de crypto-monnaie frauduleuse appelée Coinegg.
Entre le 13 décembre 2021 et le 4 janvier 2022, Garcia a effectué deux achats par carte en ligne via Crypto.com et a initié sept virements bancaires dans des agences de Santander, pour un total de 751 500 $. Ces fonds ont été transférés vers un compte à la Metropolitan Commercial Bank of New York puis utilisés pour acheter des crypto-monnaies, qui ont finalement été envoyées à Coinegg. Garcia a déclaré que cette plateforme s’était révélée être une arnaque, ce qui l’a rendu incapable de récupérer ses fonds.
Pour soutenir sa poursuite, Garcia a cité des clauses présentes dans le contrat de compte de dépôt personnel de Santander ainsi que sur son site internet, notamment une disposition précisant : “Si nous détectons des transactions correspondant à des motifs généralement utilisés par des fraudeurs, nous vous enverrons un SMS ou un e-mail pour confirmer si vous les avez autorisées.”
Cependant, le panel de la Cour d’appel a conclu que ces déclarations n’imposaient pas à Santander l’obligation de bloquer ou de questionner les transactions. La cour a affirmé : “L’accord stipule que Santander ‘peut refuser ou empêcher une ou plusieurs transactions’, mais ne contraint pas Santander à agir dans ce sens.” Les juges ont souligné que Garcia avait lui-même validé chaque transaction et qu’il n’avait pas identifié de clauses contractuelles ou d’obligations légales violées par la banque.
De plus, la cour a estimé que la formulation du site internet ne constituait pas une promesse exécutoire et que Garcia n’avait pas allégué de comportement trompeur ou frauduleux, éléments nécessaires pour étayer des réclamations pour représentation négligente ou violations des lois du Massachusetts, chapitre 93A.
Initiative de Conformité de Binance en Inde
Dans un tout autre domaine, Binance a lancé une initiative de conformité sur le marché des crypto-monnaies en Inde, introduisant une nouvelle vérification KYC complète pour renforcer la sécurité, se conformer aux lois anti-blanchiment (AML), et redéfinir les responsabilités des utilisateurs. Cette mise à jour de politique, annoncée le 18 avril, rend obligatoire la re-vérification KYC pour tous les utilisateurs en Inde, quel que soit leur moment d’inscription à la plateforme.
Binance a précisé la base légale et réglementaire de cette décision, soulignant son alignement avec les exigences des autorités indiennes : “Les utilisateurs en Inde, qu’ils soient nouveaux ou existants, doivent passer par un processus de re-vérification KYC.” En ce qui concerne la protection des données personnelles, Binance a assuré à ses clients que seules les informations nécessaires seraient collectées et traitées avec les plus hauts standards de sécurité.
La société a réaffirmé son engagement envers la prévention des crimes financiers et le développement d’un écosystème d’actifs numériques sûr et responsable. Cet engagement arrive à un moment où le cadre réglementaire en Inde continue d’évoluer, obligeant toutes les plateformes enregistrées—qu’elles soient étrangères ou domestiques—à adopter des mesures similaires.
Binance a souligné son statut de conformité officiel : “Binance est enregistré auprès de l’unité de renseignement financier de l’Inde et respecte la législation AML en vigueur. Cela inclut l’obtention de votre numéro PAN dans le cadre de notre processus KYC, ce qui est requis par la législation AML indienne. Le Numéro de Compte Permanent (PAN) de l’Inde est un identifiant alphanumérique unique de 10 caractères délivré par le ministère des Finances aux particuliers, entreprises et entités impliquées dans des transactions financières. Cette exigence n’est pas propre à Binance et s’applique également à toutes les plateformes locales et internationales enregistrées sous la législation AML en Inde.”
Cette clarification vise à positionner cette mesure dans le cadre d’une réglementation plus globale, et non comme une exigence spécifique à Binance.