Usage croissant de la cryptomonnaie par les criminels
Les criminels recourent de plus en plus à la cryptomonnaie dans les pays des Balkans occidentaux, tels que l’Albanie et la Serbie, d’après des recherches menées par l’Initiative Mondiale contre la Criminalité Organisée Transnationale (GI-TOC). Dans l’un de ses deux nouveaux bulletins de risque publiés ce mois-ci, l’ONG, basée à Genève, souligne que la saisie de cryptomonnaies obtenues illicitement représente un défi majeur dans cette région.
Saisies d’actifs cryptographiques
À ce jour, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, le Kosovo, le Monténégro, la Macédoine du Nord et la Serbie ne comptabilisent que trois cas documentés de saisies d’actifs cryptographiques. Le bulletin explique que l’utilisation illégale de la cryptomonnaie a augmenté parallèlement à son usage légitime, alors que les volumes de transactions dans la région oscillent entre 25 et 30 milliards de dollars.
« Les cryptomonnaies jouent un rôle croissant dans l’activité criminelle dans les Balkans occidentaux. » – Sasa Djordjevic, analyste senior de GI-TOC
Le Monténégro s’est imposé comme un important carrefour européen pour l’utilisation de la cryptomonnaie sur les marchés du darknet. Par ailleurs, l’utilisation de cryptomonnaies pour blanchir des fonds issus du trafic de drogue a connu une hausse ces dernières années en Albanie et en Serbie.
Problèmes réglementaires et de coopération
Djordjevic a précisé que ces transactions suspectes sont souvent véhiculées à travers des portefeuilles de cryptomonnaie et réinvesties dans des entreprises légales. De plus, la GI-TOC a observé des liens entre des acteurs criminels des Balkans occidentaux et des marchés du darknet.
Le dernier bulletin de GI-TOC prédit que l’utilisation illicite de la cryptomonnaie continuera de croître dans la région, alors que les autorités locales peinent à adapter leur réglementation et à établir une coopération transfrontalière. Djordjevic a précisé :
« Actuellement, seuls trois des six pays des Balkans occidentaux ont adopté des lois sur les actifs numériques. »
Ces trois pays sont l’Albanie, la Serbie et le Kosovo, ce dernier ayant introduit une législation sans adoption des textes d’application nécessaires.
Cas récents de saisie et recommandations
Comme mentionné précédemment, seuls les Balkans occidentaux comptent trois cas documentés de saisies de cryptomonnaie, tous survenus au cours des deux dernières années. La plus récente a concerné la saisie d’actifs appartenant à une organisation criminelle albanaise.
Djordjevic a déclaré :
« L’application des recommandations du GAFI et des règles de l’UE concernant la cryptomonnaie est essentielle. »
Il a souligné la nécessité d’une coopération plus étroite avec Europol, Interpol et d’autres agences nationales, tout en appelant à des réglementations claires pour tracer et saisir les cryptomonnaies illicites.