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La réglementation programmable : la clé manquante pour l’avenir légal de la DeFi

il y a 9 heures
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Défis de la réglementation des DAOs et de la DeFi

Gérer des écosystèmes composables, sans frontières et programmables avec des règles conçues pour des systèmes financiers simples et statiques représente un défi fondamental. Au cours de l’année passée, les plateformes de finance décentralisée (DeFi) ont détenu plus de 60 milliards de dollars d’actifs cryptographiques verrouillés dans leurs protocoles. Pourtant, la plupart des juridictions manquent encore d’une définition claire d’une organisation autonome décentralisée (DAO). Cette confusion ralentit l’innovation et sape la crédibilité des institutions réglementaires.

Les législateurs supposent qu’il existe un acteur centralisé à licencier, auditer ou assigner. Cependant, les DAOs sont intentionnellement décentralisés, les contrats intelligents fonctionnent de manière autonome et les actifs on-chain peuvent se déplacer sans autorisation. Bien que les régulateurs américains aient commencé à cibler les protocoles en vertu des lois existantes sur les valeurs mobilières, les tribunaux peinent à déterminer si un logiciel autonome peut être tenu responsable. Les outils réglementaires hérités n’ont pas été conçus pour superviser des systèmes qui évoluent en temps réel.

Nouvelles approches réglementaires

Ces défis ont conduit les régulateurs du monde entier à tenter de nouvelles approches pour réglementer les cryptomonnaies. À l’échelle mondiale, le règlement sur les marchés des crypto-actifs (MiCA) tente de fournir un cadre unifié pour la réglementation dans l’UE, allant jusqu’à restreindre l’utilisation de jetons comme le USDt de Tether qui ne respectent pas ses normes. Aux États-Unis, la SEC et la Commodity Futures Trading Commission ont engagé des actions en justice contre des participants aux DAO et des protocoles DeFi. Certains États américains, comme le Wyoming, ont même adopté des lois pour donner aux DAOs une sorte de statut juridique.

Cependant, ces efforts semblent profondément limités et reposent fortement sur une application rétroactive, ce qui entraîne un effet dissuasif où les créateurs hésitent à avancer, le capital reste inactif, et les réglementations sont dans une chasse au chat et à la souris qui ne profite à personne et ne résout pas le véritable problème. Les régulateurs réparent lentement des trous dans un espace hautement dynamique et en évolution.

Intégration de la conformité dans le code

Gérer des logiciels par le biais de la conformité intégrée : comment arrêter de courir après ? La réponse réside dans une sorte de solution de politique en tant que code. Au lieu d’essayer d’adapter les technologies décentralisées aux systèmes juridiques traditionnels, nous avons besoin d’une nouvelle infrastructure politique qui soit aussi composable et programmable que les technologies qu’elle doit superviser.

Nous devons construire des couches de conformité directement dans le code et intégrer la logique réglementaire dans l’infrastructure des protocoles DeFi. Tout comme les instruments financiers on-chain sont désormais composés de modules interopérables, un protocole de prêt devrait pouvoir intégrer des modules de conformité spécifiques pour répondre à ses besoins juridiques. Un trésor de DAO devrait pouvoir auto-déclarer les événements fiscaux au fur et à mesure qu’ils se produisent.

« La clarté juridique est la clé du plein potentiel de la DeFi. »

La clarté juridique résultant de l’intégration de la politique directement dans l’infrastructure réduirait l’écart d’application et améliorerait la protection des consommateurs. Pour les développeurs, cela débloque la composabilité des régimes réglementaires, leur permettant de sélectionner parmi des modèles juridiques comme ils le font avec des composants d’interface utilisateur, adaptant leur base de code en temps réel pour répondre à l’évolution des politiques.

Risques et perspectives d’avenir

Bien que la politique en tant que code semble très avantageuse, la politique programmable comporte ses propres risques. Comme dans tout autre environnement connecté, le code peut être exploité. Nous devons nous demander ce qui se passerait si un module de conformité était compromis, tombait en panne ou devenait obsolète.

La gouvernance, la sécurité et la capacité de mise à niveau restent essentielles, mais la supervision démocratique est un pilier de la technologie blockchain. Intégrer la réglementation dans le code ne doit pas signifier l’exclure de la responsabilité publique, car cela diminuerait la confiance et la transparence, éloignant encore plus l’espace Web3 de l’adoption grand public.

Nous sommes à un carrefour : soit nous réimaginons l’intersection entre la DeFi et le droit, soit nous permettons à l’écart entre la réglementation et l’innovation sans autorisation de se creuser. Un chemin mène à une finance inclusive, efficace et transparente régie par des règles que tout le monde peut voir et comprendre. L’autre chemin mène à des marchés gris, au chaos de l’application et à la fuite des capitaux.

La politique doit évoluer et s’adapter de manière modulaire à de nouvelles structures, logiques et écosystèmes. La clé pour débloquer cela est de gouverner les logiciels avec des logiciels.

Cet article est à des fins d’information générale et n’est pas destiné à être et ne doit pas être considéré comme un conseil juridique ou d’investissement. Les vues, pensées et opinions exprimées ici sont celles de l’auteur seul et ne reflètent pas nécessairement les vues et opinions de Cointelegraph.