Introduction
L’Autorité bancaire européenne (EBA) a publié mardi son projet de Normes techniques réglementaires (RTS) détaillant comment les institutions financières doivent traiter les expositions aux crypto-actifs dans le cadre du Règlement sur les exigences de capital. Ces règles provisoires visent à offrir un cadre pour le calcul des risques associés aux actifs numériques, alors que l’Union européenne intègre plus fermement la crypto dans son architecture réglementaire.
Traitement du capital pour les crypto-actifs
Les nouvelles réglementations fournissent un cadre pour le traitement des crypto-actifs, précisant comment les banques et les institutions doivent calculer et déclarer leur exposition à divers types d’actifs numériques. Cela inclut les crypto-actifs non adossés, tels que le Bitcoin, les jetons référencés à des actifs (ART) liés à des devises fiduciaires ou à des matières premières, ainsi que les jetons qui font référence à d’autres crypto-actifs.
Les règles spécifient le traitement du capital pour une gamme de catégories de risque, y compris le risque de crédit, le risque de marché, le risque de crédit de contrepartie et le risque d’ajustement de la valeur du crédit. Les institutions devront adopter des formules et des méthodologies spécifiques pour calculer leur exposition, en tenant compte de facteurs tels que la compensation, la couverture et l’agrégation des positions.
Alignement avec les cadres de Bâle et MiCA
Les normes provisoires de l’EBA sont conçues pour répondre aux normes internationales, en particulier aux orientations du Comité de Bâle concernant le traitement des expositions aux crypto-actifs. Les RTS prennent également en compte le Règlement sur les marchés des crypto-actifs (MiCA) de l’Union européenne. Un changement clé par rapport à la phase de consultation a été la suppression de l’exigence de « valorisation prudente » pour les expositions aux crypto-actifs évaluées à leur juste valeur, un mouvement salué par de nombreux acteurs du secteur. Au lieu de cela, le projet inclut une nouvelle disposition clarifiant comment les positions longues et courtes doivent être agrégées lors du calcul des limites d’exposition.
Règles transitoires pour des marchés en évolution
Reconnaissant le changement rapide dans l’espace crypto, les RTS servent de mesure réglementaire intérimaire. En vertu de l’article 501d du CRR 3, ces normes fournissent un traitement prudentiel transitoire qui permet aux institutions de capitaliser les expositions aux crypto-actifs pendant qu’un cadre plus permanent est développé. Cette approche transitoire donne aux banques la possibilité de s’engager sur les marchés de la crypto, que ce soit par le biais de la garde, de l’émission ou des services de courtage, tout en maintenant des garanties appropriées.
Ce que les banques doivent faire maintenant
Les institutions ayant une exposition à la crypto devront mettre à jour leurs modèles de risque, leurs systèmes de conformité et leurs mécanismes de reporting conformément aux nouvelles RTS. Cela inclut le recalibrage des modèles de capital internes pour tenir compte de la volatilité des crypto-actifs, la mise en œuvre de méthodes d’évaluation précises et l’assurance que toute stratégie de couverture respecte les critères stricts de l’EBA. Étant donné la demande croissante des clients pour des services crypto, allant de la garde au trading, ces règles fournissent aux banques la clarté nécessaire pour étendre leurs opérations tout en gérant le risque. Le non-respect des nouvelles normes pourrait entraîner des exigences de capital plus élevées et un contrôle accru de la part des régulateurs.
Préservation de l’argent liquide
L’argent liquide est là pour rester, dit la BCE au milieu de la montée des paiements numériques.
Lundi, la Banque centrale européenne (BCE) a déclaré qu’elle renforçait son engagement à préserver l’argent liquide physique. Dans un article de blog intitulé « Rendre l’argent liquide en euros adapté à l’avenir », le membre du conseil exécutif de la BCE, Piero Cipollone, explique pourquoi l’argent liquide reste indispensable et comment la BCE prévoit de s’assurer qu’il le reste. La BCE souligne que, bien que les paiements numériques connaissent une croissance rapide, surtout après la pandémie de COVID-19, Cipollone a clairement indiqué que l’argent liquide physique n’est pas en train d’être éliminé. Au contraire, il est préservé et modernisé pour coexister avec les innovations numériques, telles que l’euro numérique à venir.