Conformité fiscale et échanges de cryptomonnaies en Finlande
Le nombre de contribuables finlandais déclarant des échanges de cryptomonnaies a presque doublé, passant de 8 200 à 16 000 en seulement un an, selon le média local Uutissuomalainen. Cependant, ce chiffre reste faible comparé aux 300 000 Finlandais estimés détenant des actifs numériques. L’année dernière, les gains déclarés liés aux cryptomonnaies ont atteint 230 millions d’euros, tandis que les pertes totalisaient 30 millions d’euros; ces deux montants étant nettement supérieurs aux 50 millions d’euros combinés déclarés il y a deux ans. Le boom des cryptomonnaies en Finlande va au-delà de la conformité fiscale, révélant un engagement croissant dans les marchés des cryptomonnaies, tout en soulignant l’écart entre la possession réelle et la conformité.
Surveillance et régulation des cryptomonnaies
Depuis mai 2019, l’Autorité de surveillance financière de Finlande (FIN-FSA) est chargée de superviser le secteur des cryptomonnaies dans le pays, y compris les échanges et les fournisseurs de portefeuilles. Selon la législation finlandaise, tous les fournisseurs de services de cryptomonnaies opérant sur le territoire doivent s’enregistrer et respecter la réglementation financière. Les chiffres récents suggèrent que l’application des lois et la sensibilisation sont en croissance, mais la transparence totale demeure insaisissable.
Enquête sur la fraude et démantèlement d’échanges
En janvier, la police finlandaise a saisi environ 2,68 millions de dollars en montres de luxe appartenant à Richard Schueler, le fondateur de Hex, dans le cadre d’une enquête sur la fraude fiscale.
Les 20 montres haut de gamme, principalement des Rolex, ont été découvertes dans une résidence à Espoo et sont supposées appartenir à Schueler. Les autorités ont mobilisé des efforts de renseignement pour retracer la collection, avec des achats effectués tant en Finlande qu’aux États-Unis. Huit de ces montres ont été officiellement saisies, selon l’inspecteur Harri Saaristola, qui dirige l’enquête.
En mars, le ministère de la Justice américain, en coordination avec les autorités allemandes et finlandaises, a démantelé l’infrastructure en ligne de Garantex, un échange de cryptomonnaies accusé de faciliter le blanchiment d’argent.
Cet échange, qui a traité au moins 96 milliards de dollars de transactions en cryptomonnaies depuis 2019, a été mis hors ligne suite à des actions des forces de l’ordre.
Initiatives fiscales en Europe
Par ailleurs, le Danemark envisage de taxer les gains non réalisés sur les cryptomonnaies. Le Conseil de la fiscalité danois a proposé un projet de loi qui impliquerait la taxation des gains et des pertes non réalisés sur les avoirs en cryptomonnaies, potentiellement à partir de 2026. Cette recommandation est détaillée dans un rapport de 93 pages qui propose un modèle fiscal unifié pour tous les actifs numériques.
L’Italie renforce également sa position. Le vice-ministre de l’Économie, Maurizio Leo, a récemment annoncé des projets visant à augmenter l’impôt sur les plus-values des cryptomonnaies, le portant de 26 % à 42 %, en citant spécifiquement le Bitcoin.