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Les procureurs américains demandent la peine maximale pour les développeurs de Samourai Wallet

il y a 3 jours
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Peine de prison pour les fondateurs de Samourai Wallet

Le gouvernement américain réclame une peine de prison maximale de cinq ans pour les deux fondateurs de Samourai Wallet, les accusant d’avoir délibérément conçu et commercialisé un service de mixage de cryptomonnaies comme un refuge pour les criminels, permettant ainsi le blanchiment de centaines de millions de dollars issus d’activités illicites.

Accusations et plaidoyer

Dans un mémorandum de condamnation déposé vendredi au bureau du procureur des États-Unis pour le district sud de New York, les procureurs ont affirmé que Keonne Rodriguez et William Lonergan Hill « sollicitaient, encourageaient et invitaient à plusieurs reprises des criminels » à utiliser leur plateforme pour dissimuler des fonds illicites. Cette affaire représente l’une des poursuites les plus agressives du gouvernement à l’encontre de développeurs de cryptomonnaies à ce jour.

Entre 2015 et avril 2024, date à laquelle les autorités ont fermé le service, le gouvernement a identifié au moins 237 millions de dollars de produits criminels blanchis via Samourai, selon le dépôt. Rodriguez et Hill ont plaidé coupables en juillet de conspiration pour exploiter une entreprise de transmission d’argent non autorisée impliquant des fonds connus pour provenir d’activités criminelles, admettant que des criminels utilisaient Samourai pour blanchir des produits issus de trafic de drogue et de piratage.

Conséquences et recommandations

En échange, les procureurs ont abandonné trois accusations plus graves : conspiration pour commettre du blanchiment d’argent, conspiration pour commettre des violations de sanctions, et violations de licences fédérales, chacune des deux premières pouvant entraîner des peines potentielles de 20 ans. La condamnation de Rodriguez est prévue pour le 6 novembre à 11h00 ET, celle de Hill le lendemain.

Les procureurs soutiennent que le duo a activement courtisé des utilisateurs illicites, les qualifiant de « non pas de simples spectateurs », et allèguent qu’ils ont commercialisé Samourai pour le blanchiment. Le dépôt du gouvernement cite un chat WhatsApp de 2018 dans lequel Rodriguez qualifiait le mixage de « blanchiment d’argent pour le bitcoin« .

Implications et préoccupations

En 2020 et 2023, Hill aurait prétendument promu Samourai sur des forums du dark web, affirmant qu’il permettrait de « nettoyer des bitcoins sales » et de les rendre « intraçables« . Les défendeurs ont perçu plus de 6,3 millions de dollars de frais provenant des transactions sur Samourai, soit environ 246,3 BTC, d’une valeur d’environ 26,9 millions de dollars aujourd’hui en raison de l’appréciation du Bitcoin.

Les produits criminels retracés via Samourai provenaient de marchés du dark web, y compris Silk Road et Hydra, de multiples piratages d’échanges de cryptomonnaies, de sites de distribution de matériel d’abus sexuel d’enfants, de complots d’assassinat à la demande, et d’entités sanctionnées en Iran, Russie et Corée du Nord.

Le bureau de probation a recommandé 42 mois de prison pour chaque défendeur, mais les procureurs cherchent la peine maximale de cinq ans, le maximum autorisé en vertu de 18 U.S.C. § 371, qui couvre la conspiration pour exploiter une entreprise de transmission d’argent non autorisée.

Cette affaire fait écho à des cas similaires où les procureurs et les responsables ont ciblé des mixeurs par le biais de sanctions et de pressions réglementaires.

En août, le développeur de Tornado Cash, Roman Storm, a été reconnu coupable de conspiration pour exploiter un transmetteur d’argent non autorisé, bien que les jurés aient été en désaccord sur les accusations de blanchiment d’argent et d’évasion de sanctions, ce qui pourrait entraîner un nouveau procès sur ces charges.

Le département du Trésor américain a sanctionné le mixeur en août 2022, affirmant que 7 milliards de dollars avaient été blanchis via le protocole depuis 2019, avec une utilisation fréquente par les hackers du groupe Lazarus de la Corée du Nord. Bien que ces sanctions aient ensuite été jugées illégales et levées, les affaires criminelles contre les deux développeurs de mixeurs de cryptomonnaies ont continué, soulevant des inquiétudes parmi les défenseurs de la vie privée quant à savoir si la création d’outils d’anonymat open-source constitue en soi une conduite criminelle.