Mise à jour concernant le Décret Royal 253/2025
Mise à jour (10 mai 2025) : Suite à un examen détaillé du Décret Royal 253/2025, il a été constaté qu’une version antérieure affirmait incorrectement que les Espagnols devaient prévenir les autorités fiscales 24 heures à l’avance avant de retirer plus de 3 000 € en espèces. En réalité, l’obligation de déclaration incombe aux banques et aux fintechs, et non aux épargnants individuels. La pénalité de 150 000 € ne s’applique qu’aux institutions qui ne soumettent pas les données requises.
L’article a été entièrement mis à jour pour corriger cette information : le décret cible les banques et les fintechs, pas les titulaires de comptes ordinaires, tout en rapprochant l’Espagne d’une transparence financière accrue.
Origine de la rumeur
L’histoire a commencé avec un article du 28 avril dans Madrid Informa, repris par plusieurs blogs anglophones. Un fil de discussion du PDG de CitizenX, Alex Recouso, a pris de l’ampleur sur X (anciennement Twitter), provoquant une réponse virulente du podcaster Peter McCormack. Aucun de ces messages n’a renvoyé au Boletín Oficial del Estado (BOE), où la loi a réellement été publiée.
Que fait réellement le Décret Royal 253/2025 ?
- Il modifie les Articles 37, 38, et 38 bis du Règlement Général sur la Gestion Fiscale (Real Decreto 1065/2007) et ajoute un nouvel Article 38 ter (BOE-A-2025-6599).
- Il exige des banques, des institutions de monnaie électronique et des émetteurs de cartes de soumettre :
- Des rapports mensuels sur les dépôts en espèces, les retraits, les prêts, et les soldes de compte supérieurs à 3 000 €.
- Des rapports mensuels sur les paiements par carte des commerçants, supprimant l’ancien seuil annuel de 3 000 €.
- Des rapports annuels sur toutes les activités par carte, sauf si la carte n’excède pas 25 000 € par an.
- Il étend l’obligation aux fintechs étrangères servant des résidents espagnols.
- Il déplace la majorité de la charge de travail de dépôts annuels à mensuels.
Démystification des obligations de notification
Les vérificateurs de faits d’InfoVeritas ont démenti l’affirmation selon laquelle les citoyens doivent « pré-notifier » les retraits. L’Article 38 oblige simplement les institutions financières à inclure tout mouvement d’argent liquide supérieur à 3 000 € dans leur déclaration d’informations. Il n’existe aucune disposition dans le Décret Royal 253/2025 qui oblige un individu à remplir un formulaire ou à attendre 24 heures avant de toucher son propre argent.
La mention de 150 000 € représente la pénalité administrative maximale que l’AEAT peut imposer aux entités qui échouent à soumettre ou falsifient les nouveaux rapports — environ 0,5 % de leur chiffre d’affaires annuel selon le régime de sanctions graduelles de l’Espagne (Loi 58/2003, Article 199). Les clients privés ne sont pas concernés.
Qui peut vraiment être condamné ?
Partie obligée | Déclencheur | Amende potentielle |
---|---|---|
Banque / fintech / émetteur de carte | Dossier mensuel ou annuel en retard, incomplet ou falsifié | 150 € – 150 000 € (Art. 199 LGTT) |
Client individuel | Aucune en vertu du Décret Royal 253/2025 | N/A |
Conséquences pour la vie privée
Malgré l’absence de mandat de pré-notification, le changement en Espagne implique que l’agence fiscale recevra des données quasiment en temps réel sur chaque mouvement d’argent liquide significatif et chaque transaction par carte. Les groupes de défense des libertés civiles affirment que cette collecte massive de données renverse la présomption d’innocence.
Lorsque l’autorisation de l’État est nécessaire pour accéder à votre argent, ce n’est plus votre argent. — Alex Recouso, CitizenX
Conclusions pour les épargnants espagnols
Vous pouvez toujours vous rendre à votre agence et retirer 3 001 € demain sans obligation de pré-déclaration. Votre banque informera l’AEAT de ce retrait dans son prochain dossier mensuel. Les pénalités visent l’institution, pas le client. Ce décret renforce une tendance de surveillance qui rend des actifs comme Bitcoin, sans porteur et de pair à pair, de plus en plus attrayants.
En résumé, les titres alarmistes sur l’interdiction de l’argent liquide sont exagérés, mais les nouvelles règles en Espagne réduisent les dernières poches de vie privée financière.