Nouvelles directives sur la technologie blockchain
Les régulateurs de l’Union européenne (UE) ont récemment émis de nouvelles directives concernant la technologie blockchain, en relation avec le traitement des données personnelles. Dans un rapport dévoilé, le Comité européen de la protection des données (CEPD) souligne que pour se conformer au Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’UE, des « évaluations » doivent être réalisées sur la manière dont les blockchains traitent et enregistrent les données.
Points essentiels du CEPD
- Les données sur la blockchain contiennent-elles des données personnelles ?
- Si oui, pourquoi une blockchain est-elle nécessaire pour ce traitement ? Quelles en sont les justifications et quelles alternatives existent ?
- Quel type de blockchain devrait être employé ? Une blockchain privée est-elle suffisante ? Une blockchain autorisée est-elle envisageable ? Une architecture à « connaissance zéro » est-elle réalisable ?
- Quelles mesures techniques et organisationnelles sont mises en place ? Les données personnelles sont-elles stockées on-chain ou off-chain ? Des technologies visant à améliorer la protection de la vie privée sont-elles intégrées, et si non, pourquoi ?
Le CEPD souligne que les blockchains ne sont pas exemptées des lois du RGPD et doivent intégrer les modalités de traitement des données qu’elles enregistrent. Pour garantir cette conformité, l’organisme de réglementation annonce que la suppression totale de la blockchain pourrait être nécessaire si la gestion des données pertinentes n’a pas été anticipée lors de la conception initiale du réseau.
« Les données personnelles doivent être effacées une fois les objectifs de traitement atteints et la période de conservation réglementaire expirée, conformément au principe de limitation de la conservation. La suppression de données au niveau individuel dans une blockchain peut s’avérer complexe et nécessiter des architectures spécifiquement conçues. Lorsque cette problématique n’est pas prise en compte dès la conception, cela peut aboutir à la nécessité de supprimer l’ensemble de la blockchain. »
Réactions aux directives
Sur LinkedIn, James Smith, responsable des projets spéciaux à la Fondation Ethereum, a exprimé ses préoccupations face à ces nouvelles directives. Selon lui, celles-ci pourraient compromettre l’existence même des blockchains publiques.
« Ce que cela signifie pour Ethereum et Web3 : L’architecture même des blockchains publiques comme Ethereum est mise à mal. En l’absence d’une opposition significative, nous risquons de nous confronter à un cadre réglementaire qui ne saisit pas vraiment la technologie décentralisée. Ce n’est pas seulement une question de complications relatives à la conformité, c’est une question de savoir si les blockchains publiques peuvent légalement opérer en Europe. »