Discours d’ouverture de Vitalik Buterin à EthTokyo 2025
Le co-fondateur d’Ethereum, Vitalik Buterin, a utilisé son discours d’ouverture à EthTokyo 2025 pour tracer la voie à suivre pour la blockchain. Il a mis en avant le rôle prépondérant de l’Asie dans l’essor d’Ethereum, un objectif ambitieux de mise à l’échelle multipliée par dix, ainsi que des appels renouvelés à la collaboration mondiale.
Les débuts de la blockchain
Buterin a débuté son intervention en évoquant les débuts modestes de la blockchain, rappelant l’ère dominée par les premiers évangélistes de Bitcoin, tels que Roger Ver. Il a souligné comment l’enthousiasme des pionniers et la conviction individuelle ont posé les fondations de ce qui est devenu une adoption grand public. Au fil du temps, l’implication des institutions a commencé à façonner l’écosystème, apportant à la fois capital et complexité.
Solutions techniques et ambitions d’Ethereum
Sur le plan technique, Buterin a réaffirmé sa forte conviction dans les solutions de Layer 2 comme voie d’avenir. Non seulement ces solutions améliorent la scalabilité d’Ethereum, mais elles renforcent également l’interopérabilité entre les différents écosystèmes. Il a déclaré un objectif ambitieux : Ethereum vise à se développer dix fois d’ici l’année prochaine, augmentant ainsi le débit et l’accessibilité tout en préservant la décentralisation et la sécurité.
Le rôle de l’Asie dans l’écosystème Ethereum
Un thème récurrent dans les remarques de Buterin était le rôle disproportionné de l’Asie dans l’histoire d’Ethereum. Il a rappelé que de nombreux premiers contributeurs venaient de cette région, notamment avec le développement du client PyEthereum en Chine. Des bénévoles ont rapidement commencé à traduire le livre blanc d’Ethereum et la documentation technique en plusieurs langues asiatiques. Les communautés asiatiques ont joué un rôle crucial dans la sensibilisation et l’intégration des premiers utilisateurs, aidant Ethereum à passer d’une idée à un phénomène mondial.
Buterin a également réfléchi aux dynamiques contrastées entre les communautés de développeurs en Chine et au Japon. En Chine, la dynamique était rapide et à grande échelle, souvent liée à d’énormes projets. Au Japon, en revanche, les développeurs ont montré une capacité à adopter les technologies émergentes tôt, expérimentant souvent des idées novatrices avant qu’elles ne gagnent une traction internationale. Il a cité des projets comme Taco, une marque chinoise de Farcaster, qui l’a impressionné par son interface utilisateur fluide et conviviale.
Réflexions sur l’avenir et l’importance de la collaboration
En prenant du recul, Buterin a souligné un schéma récurrent qu’il a observé dans le domaine technologique : les nouvelles percées « réinitialisent » souvent l’écosystème. Les technologies de preuve à divulgation nulle de connaissance (zk), par exemple, ont soudainement débloqué des solutions à des problèmes de longue date. Il a noté que les idées dominantes des années 2010 diffèrent considérablement de celles des années 2020, et a prédit que les années 2030 apporteront encore un autre changement de paradigme.
Bien que les développeurs principaux restent essentiels, Buterin a exhorté la communauté à élargir la participation. Les progrès d’Ethereum, a-t-il déclaré, ne devraient pas reposer uniquement sur les épaules des développeurs principaux. Au contraire, les chercheurs, les développeurs d’applications et les nouveaux contributeurs doivent activement façonner l’écosystème. Il a encouragé les développeurs et chercheurs asiatiques à se concentrer sur les problèmes techniques fondamentaux : rendre Ethereum plus efficace, sécurisé et décentralisé. Il a même suggéré que l’intelligence artificielle pourrait être un outil puissant pour l’apprentissage et l’intégration, en particulier dans les domaines techniques.
Un appel à l’action et une vision pour l’avenir
Buterin a réitéré plusieurs fois le thème de la connexion entre l’Est et l’Ouest. Il a soutenu que les communautés les plus saines sont celles qui mettent l’accent sur des intérêts partagés et des valeurs centrées sur les personnes, plutôt que de devenir cloisonnées par la géographie ou la politique. Selon lui, Ethereum demeure une plateforme où la collaboration mondiale n’est pas seulement possible, mais nécessaire.
Fait intéressant, Buterin a revisité l’histoire controversée des Initial Coin Offerings (ICOs). Tout en reconnaissant leurs défauts, il a soutenu que les ICOs ont permis aux projets d’être intrinsèquement mondiaux d’une manière que le capital-risque a du mal à reproduire, souvent en raison de barrières réglementaires. « L’ère du capital-risque, » a-t-il suggéré, « a été plus contrainte par les réglementations, et honnêtement, vous pouvez toujours être trompé par des VCs. » Au lieu de cela, il croit que l’avenir réside dans la renaissance des ICOs et de la gouvernance basée sur les DAO, avec un accent sur l’optimisation des mécanismes de financement qui sont plus ouverts, transparents et axés sur la communauté.
Le discours de Vitalik Buterin à EthTokyo 2025 était à la fois une leçon d’histoire et un appel à l’action. En rappelant le rôle fondamental de l’Asie dans les débuts d’Ethereum et en fixant des objectifs de mise à l’échelle audacieux pour l’avenir, son message était clair : Ethereum prospère lorsqu’il construit des ponts – entre les technologies, entre les générations, et entre l’Est et l’Ouest.
